par siannan Mer 17 Aoû 2016 - 10:45LA FEMME SAUVAGE ou L’ANCIENNE MAGICIENNE
Réimprimé de Thesmophoria, Equinoxe de printemps, 1986.
extrait du Livre sacré des mystères féminins de Z Budapest,
traduction Lyoleth pour la Ligue Wiccane Eclectique
Mon amie Carla ne croyait en rien, ni dieu, ni déesse ni esprits; elle ne pensait même pas avoir une âme. Un jour, Carla eut à affronter un grand défi. Elle tomba amoureuse.
Comme c’était quelque chose qui ne lui était pas arrivé souvent, une partie d’elle- même voulait se rassurer, voulait une certaine protection contre le risque que cette liaison se termine. Ce jour-là elle m’appela.
« Peux-tu faire un charme de protection pour moi, Z ? » demanda-t-elle.
« Je ne le fais pas pour les autres » répondis-je « Ce n’est pas efficace si je le fais pour
toi. »
« Je te donnerai de l’argent. »
« Carla, ce n’est pas ça. Je ne fais pas de sortilège pour toi ou qui que ce soit—à moins
que tu ne veuilles apprendre, dans ce cas je serais heureuse de t’enseigner. »
« Mais tu sais, Z, je ne suis pas croyante, mon charme ne marcherait pas. »
« Il marchera parfaitement même si tu n’y crois pas. La Witchcraft n’est pas une affaire de foi, c’est une affaire d’observation. Nous travaillons avec des lois naturelles. Tu peux penser que le soleil ne se lèvera pas ou que la lune ne brillera pas, et pourtant ils feront ce qu’ils sont supposés faire dans l’univers, sans égard à ce que tu crois. Mais comme cette histoire d’amour est tienne, ton investissement émotionnel dépassant de loin le mien, c’est ton travail qui est exigé, » lui expliquais-je.
« C’est ce que tu dis. Apprends moi alors, » accepta Carla, finalement.
J’écoutais son problème, lequel était simplement à propos de cet homme qui ne voulait pas s’engager dans une relation. En d’autres mots il voulait juste du sexe, sans être impliqué à l’attention et aux émotions qui vont de pair avec une liaison.
Elle accomplit un rituel nommé « amant viens plus près », utilisant deux bougies rouge cerise, chacune portant leurs noms. Je lui avais dit de gravir une montagne à la pleine lune, de faire brûler les deux bougies, en évoquant la Déesse et de Lui demander de mêler ces deux cœurs en un seul. En plaçant les chandelles sur le sol, elle devait les rapprocher l’une de l’autre jusqu’à ce qu’elles se touchent et brûlent ensemble.
Le sort marcha au bout de deux semaines.
L’amant réticent vint la voir plus longtemps et plus souvent ; leurs énergies fusionnaient, ils prenaient des engagements et finirent par se détendrent ensemble.
Il y a beaucoup de raisons de s’intéresser à la magie mais l’état amoureux semble être le plus grand recruteur de la Déesse.
Quand même, comment avait-elle fait, une femme qui n’avait aucune préparation, qui avait juste suivi les instructions d’un sortilège comme une recette ?
Ma théorie est qu’au plus profond de nous-mêmes vit une créature que j’appelle la Femme Sauvage (ou l’Homme Sauvage). Elle est notre cerveau ancestral, le dépositaire de la mémoire de notre espèce, qui maîtrise notre guérison, une solide créature, c’est certain, mais muette. Elle est en dedans des éléments, cette intelligence, feu, eau, terre, air. Elle contrôle notre comportement instinctif. Notre vie sexuelle serait ennuyeuse sans son aide, et généralement elle représente ce que nous dénigrons en nous-mêmes dans cette vie moderne.
Afin d’émouvoir notre Femme Sauvage, nous devons trouver des ruses comme préparer quelques vers, qu’elle puisse facilement balancer d’arrière en avant, et fabriquer un joli petit autel qui devrait la susciter. Nous utilisons bougies et encens pour la fasciner—nous utilisons la magie qui est son expression, sa structure.
Cette géante gentille et douce est la clef de nos vies ; elle est le corps, la santé, le sexe, l’instinct, la créativité, et l’amour. Elle veut notre sécurité. Elle veut être considérée. Elle veut être invoquée. Sinon, elle peut dormir à travers notre existence moderne et ne rien faire. Elle est la Femme Sauvage, ancestrale.
Je la visualise comme une créature grande, chevelue, disgracieuse ; ma Femme Sauvage. Elle marche pesamment. Elle est maladroite. Elle hurle à la lune et ronronne quand elle est heureuse. Elle aime la nourriture et les odeurs de cuisine, la compagnie des autres, et les bonnes fêtes de famille. Si je prends soin d’elle ; elle me laissera avoir tout ce dont j’ai besoin pour entretenir mon corps et mon âme. Si vous pouvez faire jaillir cette ancienne intelligence intérieure, vous pouvez faire jaillir la magie.
Je pense qu’il est naturel de regarder un sortilège comme un procédé ressemblant à une recette de cuisine ; vous utilisez un livre de recettes et suivez les instructions. Ce ne sont pas les outils qui font que la magie opère, c’est votre esprit. L’intelligence cependant n’est pas cet esprit magique. L’imagination, l’obscurité de la nuit, la pleine lune, des lieux sauvages, bois, montagnes, rivières, océans—voilà les endroits ou la Femme Sauvage vient à la vie.
La guérison par la foi s’opère de la même manière. Vous créez une situation ou la prêtresse accède à votre esprit ancestral, un cercle d’amies a édifié un grand feu, et font du bruit avec des crécelles et des tambours, et ceci vous ouvre aux paroles qui guérissent.
Alors, quand l’énergie est suffisamment haute, une prêtresse expérimentée sait qu’elle peut ordonner au mauvais esprit (la maladie) de quitter votre corps. Notre esprit (collectif) est si puissant que, si vous pouvez faire en sorte que la maladie soit rejetée, elle pourra faire diminuer la fièvre, se lever et marcher même si elle était mourante.
Cela est vrai aussi si elle choisit de mourir. Supposez cette partie de notre esprit qui se sent ensorcelée. La Femme Sauvage déteste ceci. Elle peut même refuser de se réveiller, un matin. A Tahiti, il y avait des prêtres qui pouvaient ensorceler un individu et aucun médecin occidental n’arrivait à la soigner. Le seul traitement était de faire retirer le sort par la personne qui le lui avait envoyé.
Nos esprits ancestraux sont mystifiables et ne peuvent être « à la page. » Aucune augmentation des connaissances ne peut aider. Cet esprit ne connaît pas le pouvoir du
« verbe. » Il comprend seulement les gestes anciens, les rituels, les poèmes, le feu, l’eau, les étoiles. En dehors de ces éléments aucun soin ne peut être édifié. Les raisonneurs et les psys sont impuissants.
Il est important de garder le contact avec votre propre Femme Sauvage instinctive. Si vous êtes son amie, elle sera moins craintive, moins crédule. Si vous lui fournissez les rituels appropriés qui la satisfont, elle vous fournira une santé solide, une libido robuste, et l’amour de la vie. La Femme Sauvage, cependant, n’est pas quelqu’une qui se lève chaque matin pour aller travailler. Cela c’est notre nouveau cerveau dévoué a la parole et au pouce opposable.
Des scientifiques ont dit que nous utilisons seulement dix pour cent de nos capacités cérébrales ; le reste doit être cultivé à dessein. Dans la nature ce que l’on n’utilise pas, on le perd.
Les sortilèges sont ce que les autres religions appellent des prières. Pratiquer un rituel dans la montagne signifie prier pour quelque chose. Dans la Tradition nous prions une Déesse immanente ; Elle est présente dans tous les aspects de la vie. Nous la prions pas seulement
« vers le haut » mais aussi « en-dedans ». Quand les religions patriarcales parlent de la
« grâce » qui les atteint quand ils prient, ils parlent de choses que nous pratiquions des milliers d’années avant eux.
Cultivez votre esprit profond et soyez bien.
Réimprimé de Thesmophoria, Equinoxe de printemps, 1986.
extrait du Livre sacré des mystères féminins de Z Budapest,
traduction Lyoleth pour la Ligue Wiccane Eclectique
Mon amie Carla ne croyait en rien, ni dieu, ni déesse ni esprits; elle ne pensait même pas avoir une âme. Un jour, Carla eut à affronter un grand défi. Elle tomba amoureuse.
Comme c’était quelque chose qui ne lui était pas arrivé souvent, une partie d’elle- même voulait se rassurer, voulait une certaine protection contre le risque que cette liaison se termine. Ce jour-là elle m’appela.
« Peux-tu faire un charme de protection pour moi, Z ? » demanda-t-elle.
« Je ne le fais pas pour les autres » répondis-je « Ce n’est pas efficace si je le fais pour
toi. »
« Je te donnerai de l’argent. »
« Carla, ce n’est pas ça. Je ne fais pas de sortilège pour toi ou qui que ce soit—à moins
que tu ne veuilles apprendre, dans ce cas je serais heureuse de t’enseigner. »
« Mais tu sais, Z, je ne suis pas croyante, mon charme ne marcherait pas. »
« Il marchera parfaitement même si tu n’y crois pas. La Witchcraft n’est pas une affaire de foi, c’est une affaire d’observation. Nous travaillons avec des lois naturelles. Tu peux penser que le soleil ne se lèvera pas ou que la lune ne brillera pas, et pourtant ils feront ce qu’ils sont supposés faire dans l’univers, sans égard à ce que tu crois. Mais comme cette histoire d’amour est tienne, ton investissement émotionnel dépassant de loin le mien, c’est ton travail qui est exigé, » lui expliquais-je.
« C’est ce que tu dis. Apprends moi alors, » accepta Carla, finalement.
J’écoutais son problème, lequel était simplement à propos de cet homme qui ne voulait pas s’engager dans une relation. En d’autres mots il voulait juste du sexe, sans être impliqué à l’attention et aux émotions qui vont de pair avec une liaison.
Elle accomplit un rituel nommé « amant viens plus près », utilisant deux bougies rouge cerise, chacune portant leurs noms. Je lui avais dit de gravir une montagne à la pleine lune, de faire brûler les deux bougies, en évoquant la Déesse et de Lui demander de mêler ces deux cœurs en un seul. En plaçant les chandelles sur le sol, elle devait les rapprocher l’une de l’autre jusqu’à ce qu’elles se touchent et brûlent ensemble.
Le sort marcha au bout de deux semaines.
L’amant réticent vint la voir plus longtemps et plus souvent ; leurs énergies fusionnaient, ils prenaient des engagements et finirent par se détendrent ensemble.
Il y a beaucoup de raisons de s’intéresser à la magie mais l’état amoureux semble être le plus grand recruteur de la Déesse.
Quand même, comment avait-elle fait, une femme qui n’avait aucune préparation, qui avait juste suivi les instructions d’un sortilège comme une recette ?
Ma théorie est qu’au plus profond de nous-mêmes vit une créature que j’appelle la Femme Sauvage (ou l’Homme Sauvage). Elle est notre cerveau ancestral, le dépositaire de la mémoire de notre espèce, qui maîtrise notre guérison, une solide créature, c’est certain, mais muette. Elle est en dedans des éléments, cette intelligence, feu, eau, terre, air. Elle contrôle notre comportement instinctif. Notre vie sexuelle serait ennuyeuse sans son aide, et généralement elle représente ce que nous dénigrons en nous-mêmes dans cette vie moderne.
Afin d’émouvoir notre Femme Sauvage, nous devons trouver des ruses comme préparer quelques vers, qu’elle puisse facilement balancer d’arrière en avant, et fabriquer un joli petit autel qui devrait la susciter. Nous utilisons bougies et encens pour la fasciner—nous utilisons la magie qui est son expression, sa structure.
Cette géante gentille et douce est la clef de nos vies ; elle est le corps, la santé, le sexe, l’instinct, la créativité, et l’amour. Elle veut notre sécurité. Elle veut être considérée. Elle veut être invoquée. Sinon, elle peut dormir à travers notre existence moderne et ne rien faire. Elle est la Femme Sauvage, ancestrale.
Je la visualise comme une créature grande, chevelue, disgracieuse ; ma Femme Sauvage. Elle marche pesamment. Elle est maladroite. Elle hurle à la lune et ronronne quand elle est heureuse. Elle aime la nourriture et les odeurs de cuisine, la compagnie des autres, et les bonnes fêtes de famille. Si je prends soin d’elle ; elle me laissera avoir tout ce dont j’ai besoin pour entretenir mon corps et mon âme. Si vous pouvez faire jaillir cette ancienne intelligence intérieure, vous pouvez faire jaillir la magie.
Je pense qu’il est naturel de regarder un sortilège comme un procédé ressemblant à une recette de cuisine ; vous utilisez un livre de recettes et suivez les instructions. Ce ne sont pas les outils qui font que la magie opère, c’est votre esprit. L’intelligence cependant n’est pas cet esprit magique. L’imagination, l’obscurité de la nuit, la pleine lune, des lieux sauvages, bois, montagnes, rivières, océans—voilà les endroits ou la Femme Sauvage vient à la vie.
La guérison par la foi s’opère de la même manière. Vous créez une situation ou la prêtresse accède à votre esprit ancestral, un cercle d’amies a édifié un grand feu, et font du bruit avec des crécelles et des tambours, et ceci vous ouvre aux paroles qui guérissent.
Alors, quand l’énergie est suffisamment haute, une prêtresse expérimentée sait qu’elle peut ordonner au mauvais esprit (la maladie) de quitter votre corps. Notre esprit (collectif) est si puissant que, si vous pouvez faire en sorte que la maladie soit rejetée, elle pourra faire diminuer la fièvre, se lever et marcher même si elle était mourante.
Cela est vrai aussi si elle choisit de mourir. Supposez cette partie de notre esprit qui se sent ensorcelée. La Femme Sauvage déteste ceci. Elle peut même refuser de se réveiller, un matin. A Tahiti, il y avait des prêtres qui pouvaient ensorceler un individu et aucun médecin occidental n’arrivait à la soigner. Le seul traitement était de faire retirer le sort par la personne qui le lui avait envoyé.
Nos esprits ancestraux sont mystifiables et ne peuvent être « à la page. » Aucune augmentation des connaissances ne peut aider. Cet esprit ne connaît pas le pouvoir du
« verbe. » Il comprend seulement les gestes anciens, les rituels, les poèmes, le feu, l’eau, les étoiles. En dehors de ces éléments aucun soin ne peut être édifié. Les raisonneurs et les psys sont impuissants.
Il est important de garder le contact avec votre propre Femme Sauvage instinctive. Si vous êtes son amie, elle sera moins craintive, moins crédule. Si vous lui fournissez les rituels appropriés qui la satisfont, elle vous fournira une santé solide, une libido robuste, et l’amour de la vie. La Femme Sauvage, cependant, n’est pas quelqu’une qui se lève chaque matin pour aller travailler. Cela c’est notre nouveau cerveau dévoué a la parole et au pouce opposable.
Des scientifiques ont dit que nous utilisons seulement dix pour cent de nos capacités cérébrales ; le reste doit être cultivé à dessein. Dans la nature ce que l’on n’utilise pas, on le perd.
Les sortilèges sont ce que les autres religions appellent des prières. Pratiquer un rituel dans la montagne signifie prier pour quelque chose. Dans la Tradition nous prions une Déesse immanente ; Elle est présente dans tous les aspects de la vie. Nous la prions pas seulement
« vers le haut » mais aussi « en-dedans ». Quand les religions patriarcales parlent de la
« grâce » qui les atteint quand ils prient, ils parlent de choses que nous pratiquions des milliers d’années avant eux.
Cultivez votre esprit profond et soyez bien.
