Ce topic parle de l'empire romain sous le IIIe et IVe siècles mais je l'ai mis ici et non dans la tradition romaine car comme vous allez pouvoir le voir sur la carte en dessous, l'empire romain concerne alors autant les mythes romains, grecques, germains, celtes, égyptiens, africains, basques, mésopotamiens vu la taille de l'empire.
Je ne souhaite pas faire l'apologie du Christianisme durant ce topic mais remettre les choses à leurs places sous la lumière des nombreuses lectures que j'ai suivies. Je souhaite ici faire comprendre pourquoi en un siècle, le paganisme est passé de très majoritaire à ultra-minoritaire afin de montrer qu'on ne doit pas avoir de regret suite à la disparition du paganisme.
Au IIIe siècle, le paganisme est très majoritaire sous l'empire. Dans l'empire d'occident, il est presque seul et en orient, la religion du Christ représente 10, peut-être 20%. Malgré la persécution des Chrétiens, par l'empereur Dioclétien (peu appliquée), la nouvelle religion continue sont ascension. Et je me demandais pourquoi? Pourquoi une telle montée.
En réalité, il faut plutôt se demander comment le paganisme peut être encore en vie. En faite, il ne l'est qu'en apparence. L'hypocrisie est totale. Au moment du basculement de l'empire vers le Christianisme par Constantin, la religion monothéiste ne couvre que 5% voir 10% de l'empire. Mais il est pratiqué lui! Tandis que le paganisme n'est plus pratiqué que par coutume. On faisait semblant d'être païen pour plaire à l’empereur. Mais une fois que celui-ci favorise la nouvelle religion (en restant jusqu'à la fin de sa vie ambiguë), une bonne partie des gens vont vite changer de casaque sans problème, juste pour suivre la mode.
La situation est alors en trompe-l’œil. Le paganisme ne se réinvente plus. Il n'est plus vraiment polythéiste, les païens étant plus proches alors du platonisme et du néo-platonisme, donc monothéisme. Le discours de la plupart des penseurs païens de l'époque parle de Dieu et non pas des dieux. Ceux qui défendent encore l'idée de plusieurs dieux, ne voient en eux que des symboles, rien de plus. Les mythologies sont réduites à des légendes sans aucune vérité par la population. Et le paganisme est surtout centré sur la divination et la magie, derniers espaces de créations. Le paganisme et le christianisme n'ont plus de frontière claire, d'ailleurs, durant le IIIe siècle, on voit des empereurs prier le Christ et Zeus en même temps. Les gens prient autant l'un que l'autre. Une minorité est d'un camp. La plupart ont d'autres problèmes que ça. C'est de l'utilitarisme pour la survie plus que de la théologie.
L'empire lui même, pratique un hénothéisme depuis quelques décennies centrés sur Sol Invictus, le dieu Solaire. les autres dieux étant relégués à des versions de ce dieu. Les empires sont de plus en plus grands et les empereurs ont besoin d'une religion unique. Le paganisme est une mosaïque de rituels, de dieux, de cultures sans aucun clergé, aucune structure face à un Christianisme organisé, structuré et presque unifié (il n'y a pas encore le schisme entre Nicéen et Ariens). L'empire facile, l'unité est menacée et il faut une culture unique. Le polythéisme ne peut plus apporter ça. Le polythéisme est plus adapté aux cité-états et aux petits royaumes d'il y a quelques siècles.
Ensuite, le paganisme est globalement égoïste alors que le christianisme est globalement altruiste à cet époque. Dans l'esprit du paganisme romain, on a ce que l'on mérite, il n'y a que peu de place pour la pitié face à la misère (on retrouve cette tendance avec d'autres paganismes pour l'hindouisme) tant que le christianisme multiplie les initiatives vers les plus démunies (ça n’empêchera pas l'église et le clergé de vivre dans l'opulence par la suite).
La réaction païenne sera tardive. Quand Julien va vouloir restaurer le paganisme, il n'aura aucun soutien de la part de son camp, les païens étant indifférents, individualistes et désunis face à un Christianisme unifié, offensif, nouveau. Les derniers païens sont soient des paysans qui ne veulent pas qu'on perturbe leurs traditions (ils se convertiront avec l'adoption des saints et l'absorption des fêtes et coutumes païennes par la nouvelle religion) ainsi que l'élite et le sénat romain qui veulent, avec le paganisme, garder leurs privilèges, leurs romanités et la supériorité de leurs rangs, eux les garants du paganisme et de la culture romaine. Bref, rien de bien spirituel.
Ensuite, avec la paix romaine va arriver le mal de l'empire, la peur de la mort et de l'après. Et là, ça va mal pour le paganisme, car soit il ne réponds pas à la problématique, soit c'est pour un sort pas joyeux. Donc une religion qui parle de paradis, de miséricorde, de pardon, c'est parfait pour des gens à qui ont ne propose rien.
Quant une religion aussi importante (je rappelle 90 à 95% de la population en 312) passe à minoritaire (sans doute vers 365), c'est que le paganisme n'était plus qu'un cadavre.
D'ailleurs, en 360-363, quand l'empereur Julien voulu restaurer le paganisme, il comprit tout ce qu'il n'allait pas dans l'ancienne religion et il la réforma totalement (Aide pour les démunies, foyers pour les veuves et les orphelins, justice équitable envers les pauvres, baisses des impôts, justice sociale, facilité pour évoluer dans les postes de l'états en fonction du talent et du travail et non plus par la naissance, mise en place d'un clergé, d'une nouvelle structure idéologique...). Mais bien-sûr, il n'eut le soutient de personne chez les païens encore moins l'élite qui voyait d'un mauvais œil ces réformes, face à un Christianisme soudé contre lui. De nombreux écrits le montrent en larme (un empereur très émotif et écorché vif pour l'époque, suite au massacre de presque toute sa famille devant lui, quand il était petit). Il était trop tard de toute façon, le paganisme avait peu de chance de se restaurer. Comme je l'entends souvent de la part des historiens, il avait un siècle de retard. Il ne voyait pas que "l'antiquité cédait la place au moyen-âge".
Ma conclusion
Pas d’inquiétude, je suis plus païens que jamais. Le christianisme est pour moi, totalitaire et exclusif. Mais je pense après tout ce que j'ai appris qu'il valait mieux mettre un terme à l'évolution puis la stagnation que prenait le paganisme, devenue religion-musée repliée sur elle-même. Le néo-paganisme est purifié de tout ça. Il a appris de ses erreurs et a copié le Christianisme dans ce qu'il a de positif pour faire la réforme qui était chère à Julien. Je suis infiniment heureux d'être païens mais ça n'aurait peut-être pas été le cas, si le paganisme avait survécu. Je trouve que notre religion n'est plus figée mais ouverte, vivante et complète. Merci le Christianisme?
Empire romain à son apogée.
Je ne souhaite pas faire l'apologie du Christianisme durant ce topic mais remettre les choses à leurs places sous la lumière des nombreuses lectures que j'ai suivies. Je souhaite ici faire comprendre pourquoi en un siècle, le paganisme est passé de très majoritaire à ultra-minoritaire afin de montrer qu'on ne doit pas avoir de regret suite à la disparition du paganisme.
Au IIIe siècle, le paganisme est très majoritaire sous l'empire. Dans l'empire d'occident, il est presque seul et en orient, la religion du Christ représente 10, peut-être 20%. Malgré la persécution des Chrétiens, par l'empereur Dioclétien (peu appliquée), la nouvelle religion continue sont ascension. Et je me demandais pourquoi? Pourquoi une telle montée.
En réalité, il faut plutôt se demander comment le paganisme peut être encore en vie. En fait
La situation est alors en trompe-l’œil. Le paganisme ne se réinvente plus. Il n'est plus vraiment polythéiste, les païens étant plus proches alors du platonisme et du néo-platonisme, donc monothéisme. Le discours de la plupart des penseurs païens de l'époque parle de Dieu et non pas des dieux. Ceux qui défendent encore l'idée de plusieurs dieux, ne voient en eux que des symboles, rien de plus. Les mythologies sont réduites à des légendes sans aucune vérité par la population. Et le paganisme est surtout centré sur la divination et la magie, derniers espaces de créations. Le paganisme et le christianisme n'ont plus de frontière claire, d'ailleurs, durant le IIIe siècle, on voit des empereurs prier le Christ et Zeus en même temps. Les gens prient autant l'un que l'autre. Une minorité est d'un camp. La plupart ont d'autres problèmes que ça. C'est de l'utilitarisme pour la survie plus que de la théologie.
L'empire lui même, pratique un hénothéisme depuis quelques décennies centré
Ensuite, le paganisme est globalement égoïste alors que le christianisme est globalement altruiste à cet époque. Dans l'esprit du paganisme romain, on a ce que l'on mérite, il n'y a que peu de place pour la pitié face à la misère (on retrouve cette tendance avec d'autres paganismes pour l'hindouisme) tant que le christianisme multiplie les initiatives vers les plus démuni
La réaction païenne sera tardive. Quand Julien va vouloir restaurer le paganisme, il n'aura aucun soutien de la part de son camp, les païens étant indifférents, individualistes et désunis face à un Christianisme unifié, offensif, nouveau. Les derniers païens sont soi
Ensuite, avec la paix romaine va arriver le mal de l'empire, la peur de la mort et de l'après. Et là, ça va mal pour le paganisme, car soit il ne répond
Quant une religion aussi importante (je rappelle 90 à 95% de la population en 312) passe à minoritaire (sans doute vers 365), c'est que le paganisme n'était plus qu'un cadavre.
D'ailleurs, en 360-363, quand l'empereur Julien voulu restaurer le paganisme, il comprit tout ce qu
Ma conclusion
Pas d’inquiétude, je suis plus païen
Empire romain à son apogée.