Origines et histoire de la Wicca Dianique
La Wicca dianique appelée aussi dianisme ou sorcellerie dianique1 est une tradition wiccane centrée sur la Grande Déesse et sur le féminin, fondée par Zsuzsanna Budapest. Elle combine des éléments de gardnérianisme, de magie populaire italienne transmise par Aradia de Charles Leland, de valeurs féministes, et de magie rituelle populaire, de pratiques de guérison enseignées par la mère. Elle est pratiquée dans des groupes exclusivement féminins.
La plupart des Wiccanes dianiques vénèrent la Grande Déesse seule, considérant qu'Elle est la source de toute vie et que tout est contenu en Elle. Des sorcières dianiques pratiquent d'autres formes de paganisme (incluant sans doute aussi la culte d'une divinité masculine ou de plusieurs divinités) en dehors de leur pratique dianique. Certaines dianiques sont monothéistes, d'autres sont polythéistes, d'autres encore sont athées.
La plupart des Dianiques pratiquent dans des cercles et des covens exclusivement formés par des femmes. L'éclectisme, l'appréciation de la diversité culturelle, les préoccupations écologiques, et la familiarité avec des concepts sophistiqués de psyché et de transformation sont des caractéristiques de cette tradition. À l'origine, les lesbiennes formaient la majorité du mouvement, bien que les groupes dianiques puissent être entièrement lesbien, entièrement hétérosexuels, ou mélangés2.
Plusieurs adeptes de la Wicca dianique croient qu'à la Préhistoire il y avait un matriarcat étendu ou universel, ou des cultures matriarcales qui rendaient un culte à la Déesse, possédaient des structures de parenté matrilinéaires, l'égalité sociale entre les sexes et ne pratiquaient pas la guerre. Ces cultures auraient été lentement supplantées par de violents groupes patriarcaux ; les mythes originels de la Déesse Mère et des déesses auraient été englobés dans la mythologie des conquérants et des dieux guerriers. Les dianiques se fondent sur les travaux d'une archéologue influente et controversée, Marija Gimbutas.
Certaines wiccanes dianiques en tant que pratiquants de la "voie positive" n'opèrent pas de sorts de manipulation ni de malédiction ; d'autres sorcières dianiques (notamment Zsuzsanna Budapest) ne considèrent pas les sorts et malédictions lancés contre ceux qui attaquent les femmes comme mauvais.
Histoire
La religion tiendrait son origine des cultes romains pré-chétiens de Diane, transmis par les anciennes et les religions à mystères des femmes, et de la Wicca gardnérienne, mais la naissance de cette tradition peut être tracée à partir des mouvements féministes de la fin des années 1960. En 1968, un groupe politique radical de femmes américaines créa une organisation de lutte nommée W.I.T.C.H. ("Women's International Terrorist Conspiracy From Hell") qui se définissait comme un coven. Bien que W.I.T.C.H. fût presque uniquement une organisation politique, elle inspira de petits covens dans tous les États-Unis, par nature politiques mais aussi spirituels. Peu après, Zsuzsanna Budapest, qui se dit sorcière héréditaire de Hongrie créa le coven Susan B. Anthony No. 1 en Californie et ouvrit la première librairie de magie et de spiritualité féminine nommée "Feminist Wicca". Elle a influencé la sorcière Starhawk et sa tradition féministe et écologiste "Reclaiming".
Différences entre la Wicca dianique et les autres Wicca
Comme les autres Wiccans, les Dianics constituent des covens, participent à des festivals, célèbrent les huit fêtes wiccanes majeures, Samhain, Beltane, Imbolc (ou Imbolg), Lammas, les solstices et les équinoxes (voire Roue de l'Année) et les Esbats, rituels menés lors de la pleine lune. Elles utilisent les mêmes outils, rituels et le même vocabulaire que les autres Wiccans. Les Dianiques peuvent aussi se rassembler dans des Cercles plus informels, ce qui implique moins d'engagement.
Les différences les plus importantes consiste en ce que les covens dianiques sont généralement exclusivement féminins alors que les autres covens sont généralement mixtes, certains exigeant la parité entre femmes et hommes, et en ce que la plupart des Wiccans adorent le Dieu et la Déesse, tandis que les Dianiques adorent en général la Déesse comme un Tout en Elle-même ; et si elles vouent un culte au Dieu, il est une divinité annexe plutôt que son égal.
Par contre ! je souhaiterais ajouter des éléments à cet article ci-dessus.
Il semblerait que beaucoup confondent le Dianisme avec le courant Reclaiming.
Voici le témoignage d'un membre de la LWE qui en explique les nuances :
"Selon ce qu'elle en dit dans son bouquin, Starhawk a découvert l'existence de la sorcellerie dans un cours d'anthropologie à l'uni, a rencontré des gardnériens: elle a été éblouie par la Charge de la Déesse mais n'a pas persisté dans un apprentissage avec eux. Plus tard, elle s'est rendue dans le coven de Budapest: donc elles se sont connues. Puis elle a quitté le coven (les raisons ne sont pas données...) et a rejoint Victor Anderson (Faery) et enfin a fondé deux covens (un mixte, un non-mixte) et voilà, c'était parti pour Reclaiming...
Donc Budapest et Starhawk ont pas mal en commun ayant toutes deux fait parties du Goddess movement californien.
Pour moi, la différence principale, c'est l'inclusion des hommes et des dieux dans Reclaiming. Non, en fait, c'est plutôt une certaine valorisation du "Queer" (comme dans la Faery, d'ailleurs, il me semble), de l'entre-deux. Starhawk ne considère pas tellement qu'il y ait une essence masculine et une essence féminine dont on ne sorte pas. La métamorphose est un peu le modèle de base. Donc les transgenres, les bi et les gays sont les bienvenus à Reclaiming, ils sont acceptés et valorisés. Les hétéros aussi bien sûr! Et on n'est pas obligés de se définir non plus... Mais cela reste très différent de la wicca gardnérienne basée sur la polarité homme-femme.
Concernant l'activisme: je crois pas que tous les gens qui s'identifient comme Reclaimers soient des activistes. Mais il y a une reconnaissance de l'importance de l'action dans la société. Par exemple, durant les rituels, contrairement aux gardnériens, on dit: "Nous sommes entre les mondes et ce qui arrive entre les mondes peut changer le monde" (quelque chose d'approchant... c'est pas terrible comme phrase). Dans Twelve Wild Swans, écrits par plusieurs auteurs du Collectif Reclaiming, les auteurs distinguent un "Element Path", un "Inner Path", et un "Outer Path". Le niveau de la magie, de l'interaction avec les fées, les éléments, les ancêtres, les dieux etc. Le coeur en quelque sorte... Le niveau du développement personnel, le développement d'une paix intérieure mais aussi d'une force, d'un équilibre personnel. Et enfin, quand on est fort et équilibré, le niveau de l'action dans le monde, pour le transformer, le guérir, etc. Je suis pas sûre mais j'ai l'impression que ce "Outer Path" peut prendre différentes formes: il y a mille et une façon de militer.
Sur le site, il y a une traduction des "Principes d'Unité de Reclaiming": un texte qui mentionne les principes de base et ce qui est laissé au choix de l'individu et une traduction de l'"agenda politique" de Starhawk. Il y a beaucoup, beaucoup de domaines...
Comme elle voit toutes les oppressions comme interconnectées, c'est vrai que le féminisme est noyé parmi d'autres luttes tandis que chez Budapest, il reste central et premier.
Ceci dit, Starhawk ne dirige pas Reclaiming mais comme elle reste très influente, c'est pas toujours clair. Elle s'investit plutôt dans la permaculture maintenant. "
Toujours est-il que le dianisme semble avoir évolué et n'ait plus rien à voir avec les pratiques des années 70. Tout comme la Gardnérienne vous me direz lol.
Mais l'on retient surtout l'idée de féminisme et de blocus aux hommes, or il semblerait que le mouvement dianique (même si l'idée principale est axée sur le féminin sacré) ne soit plus aussi fermé que l'on le pense ou tel qu'il était il y a quarante ans.
Vous trouverez plusieurs informations sur le site Discor-dianique :
http://discor-dianique.over-blog.com/article-19415740.html